« Il n’y a pas de scandale Samusocial »…

…. ainsi parlait Yvan Mayeur devant la commission d’enquête sur le Samusocial, à l’occasion de son audition le 19 juillet 2017. A l’époque, il avait pourtant déjà dû démissionner de son siège de Bourgmestre de la ville de Bruxelles suite aux révélations sur les « jetons de présence » qu’il s’octroyait comme administrateur du Samusocial, de manière indue.

Au printemps de l’an dernier déjà, nous avons dénoncé ce que nous estimons nous être un scandale: le régime d’exception dont jouissait le Samu social. Cette ASBL soit-disant privée bénéficiait, grâce à ses relais politiques, de soutiens publics énormes avec des moyens de contrôle insuffisants, le tout en cadenassant la politique d’aide aux sans-abris pour un dispositif uniquement humanitaire et non de solution structurelle de sortie de rue. En payant par ailleurs des « jetons de présence » injustifié à des mandataires publics. Ces révélations et les demandes écologistes ont amené à la mise sur pied de la commission d’enquête sur le Samusocial.

Cette commission d’enquête vient de mettre un point final à son rapport. Il a été présenté par le Bureau de la commission, mais doit encore être voté en commission et en plénière. Un travail de longue haleine pour une commission d’enquête obtenue par les écologistes. En tout, c’est pas moins de 35 personnes entendues, 98 heures d’audition et 30 recommandations. Ce rapport, qui fait l’objet d’un accord entre 8 partis, met à plat, sans concession, les manquements et les dysfonctionnements du Samusocial, de la Ville de Bruxelles, de son CPAS, de la Région, du Fédéral et même de l’Inspection des Finances.

Au-delà des responsabilités, qui sont clairement établies et nommées, et des 30 recommandations visant à empêcher que de tels problèmes puissent encore survenir, cette Commission a déjà produit des effets très concrets :
– la structure et le fonctionnement du Samusocial ont été modifiés grâce aux recours à des experts du secteurs, qui sont en train de professionnaliser la structure et de mettre de l’ordre là où c’est nécessaire;
– la nouvelle ordonnance sur la politique « sans-abris » doit enfin ouvrir la porte vers une véritable politique de diminution du nombre de sans-abris à travers une aide pour éviter de tomber dans la la rue ou pour s’en sortir ;
– le scandale Samusocial a permis d’ « ouvrir la boite » de la mauvaise gouvernance à Bruxelles et plus particulièrement autour de la ville et sa galaxie d’Asbl;
– un scandale qui aura permis aussi de donner un fameux coup d’accélérateur à une série de textes en matière de gouvernance (transparence des rémunérations, commission de déontologie, décumul, …) qui sans ça ne seraient toujours pas à l’ordre du jour des travaux du Parlement bruxellois.

Maintenant, je serai bien entendu vigilant à ce que les recommandations de la Commission soient mises en œuvre concrètement . Il est d’ailleurs prévu que le Gouvernement fasse rapport au Parlement fin 2018 et fin 2019 concernant la mise en oeuvre de ces recommandations.

BXLmatin

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