La Région bruxelloise doit se donner les moyens d’accueillir les nouveaux arrivants !

Tous les ans, des milliers de nouveaux habitants étrangers arrivent à Bruxelles, en provenance de pays européens pour la plupart, mais aussi d’Afrique, d’Amérique et d’Asie. Malgré les  politiques de plus en plus restrictives et parfois inhumaines mises en oeuvre par le Gouvernement fédéral (et l’Europe), ce phénomène se poursuivra. Bruxelles est, de fait et depuis longtemps, une véritable porte d’entrée de la Belgique et même du reste de l’Europe.

Il est indispensable que toutes ces personnes puissent s’épanouir, avoir conscience des potentialités liées à leur venue à Bruxelles;  qu’elles puissent faire de notre ville la leur. Il est tout aussi indispensable qu’elles aient connaissance de leurs devoirs et obligations, ainsi que des différents codes culturels en vigueur. Qu’elles disposent également des outils pour ne pas se perdre dans le labyrinthe administratif. Qu’elles aient accès à des cours pour parler le plus rapidement possible le français, le néerlandais ou les deux. C’est indispensable pour elles-mêmes et pour leurs éventuels enfants, mais aussi pour l »ensemble des Bruxellois. Pour nous, la cohésion sociale dans la ville ainsi que le bien être de tous passent nécessairement par une véritable politique d’accueil des immigrés.

Malheureusement, l’accueil de ces personnes, qu’on classe généralement sous le terme de « primo-arrivants », souffre de grave lacunes à Bruxelles. Du côté néerlandophone, les choses fonctionnent via le BON, qui offre à la fois un accompagnement, des cours de langue (y compris de français, outre le néerlandais), des cours de citoyenneté (y compris dans la langue d’origine des personne) et un soutien à l’insertion professionnelle. Un excellent projet, mais qui ne suffit évidemment pas à rencontrer les besoins, ce qui est d’ailleurs logique vu qu’il n’est financé que par les néerlandophones. Pour les européens spécifiquement, la Région finance le Bureau de liaison Bruxelles-Europe qui offre des conseils et une assistance administrative (y compris pour les permis de travail, le logement, les taxes, etc.). Mais il n’y a en fait pas de politique régionale globale d’accueil des immigrés, des « primo-arrivants ». Du côté francophone, il existe de multiples initiatives associatives et publiques, souvent intéressantes, mais sans aucune coordination, ni souci de cohérence. Charles Picqué, en charge de la matière, a annoncé un décret Cocof relatif à l’accueil des primo-arrivants pour les mois qui viennent. Malheureusement, si on se réfère aux notes qui circulent, ce texte ne semble pas aller dans le sens de la structuration d’une véritable politique d’accueil, ni s’en donner les moyens. De plus, la Cocof a travaillé à un accord avec la Région wallonne et la Communauté française, alors que cette politique mérite surtout une coordination et une planification régionale, entre flamands et francophones. Les immigrés arrivent sur un territoire : Bruxelles. Les contraindre à choisir entre un système d’accueil néerlandophone ou francophone n’a aucun sens et risque d’ancrer chez elle un principe de sous-nationalités, plutôt que d’appartenance à une ville bilingue et même multilingue.

Mon collègue Aziz Albishari et moi-même organisons ce 8 juin 2011 un colloque sur cette question au Parlement bruxellois, en collaboration avec Groen! (et à l’aide précieuse du staff du groupe Ecolo au Parlement). L’occasion d’échanger et débattre sur les différentes thématiques liées au sujet, de rencontrer des acteurs de terrains et institutionnels directement confrontés à la problématique. Pour Ecolo comme pour Groen! cela sera aussi l’occasion de tester nos prises de position communes en faveur d’une politique régionale d’accueil, par dessus les clivages francophones/néerlandophones.

Plus d’information sur le colloque sur cette page du site des Rencontres de l’écologie politique. Les inscriptions, gratuites mais obligatoires, se font jusqu’au 3 juin auprès d’Adi Chesson (adi.chesson@ecolo.be ou 02 549 69 16).

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